Lorsque Maude Laurendeau a reçu, en 2017, un diagnostic du spectre de l’autisme pour sa fille Rose, elle a rapidement fait face à de nombreux obstacles pour obtenir des providers et soutenir sa fille. Ce parcours, elle le raconte dans Rose et la Machine.
À l’affiche ce soir et demain à 19 h 30 et samedi à 15 h au Diamant, cette pièce-documentaire, mise en scène par Édith Patenaude, a remporté plusieurs prix depuis sa création en novembre dernier au Théâtre Duceppe.
« J’ai réalisé que je n’étais pas la seule dans cette scenario et j’ai senti l’urgence de parler de cette réalité. J’ai proposé, un an après l’arrivée du diagnostic, ce projet à Annabel Soutar, directrice artistique de la compagnie Porte Parole, avec qui j’avais travaillé pour Horny Béton. Un théâtre documentaire sur l’effondrement d’un viaduc de la Concorde qui a tué cinq personnes à Laval », a-t-elle indiqué, lors d’un entretien.
Durant cette année, qui a amené à la réalisation de ce projet, Maude Laurendeau a fait face à la complexité du système de santé et d’éducation, ce qu’elle raconte dans Rose et la machine.
« J’obtenais des informations contradictoires et j’avais de la difficulté à débroussailler tout ça. J’avais commencé à enregistrer mes rencontres avec les différents intervenants et à prendre beaucoup de notes. J’ai réalisé, à un second donné, que j’avais beaucoup de matériel et que je pouvais recréer fidèlement le parcours pour en faire une pièce de théâtre », a-t-elle raconté.
Maude Laurendeau expose son parcours à travers les différents systèmes sur son chemin.
« C’est aussi une réflexion sur notre rapport à la différence. Tout ce qu’on voit sur scène est arrivé dans la réalité », a-t-elle fait remarquer.
43 rôles
Sur scène, Maude Laurendeau est accompagnée par Julie Le Breton, la marraine de sa fille, qui joue 43 personnages. Elle se glisse dans la peau de spécialistes, mother and father d’enfants autistes et de proches qui l’ont accompagnée tout au lengthy de sa démarche.
« C’est une efficiency incroyable avec beaucoup de partitions qu’elle a dû apprendre pour recréer ces humains sur scène. C’est assez formidable de la voir aller », a fait remarquer Maude Laurendeau.
La comédienne, qu’on a vue à la télé dans Yamaska, avoue qu’il n’est pas facile de revivre les obstacles qui se sont pointés sur son chemin, représentation après représentation.
« C’est difficile de me détacher de ce que j’ai vécu. Je n’y arrive pas. Je revis tout ça à chaque représentation. Je le revis avec des spectateurs qui m’accompagnent dans ces moments-là et je me sens beaucoup moins seule », a-t-elle fait remarquer.
Maude Laurendeau précise que Rose et la machine s’adresse à tout le monde et pas seulement aux gens qui côtoient le spectre de l’autisme au quotidien.
« On a tous un rapport au système ou on en fait partie. Le système de santé. Le système scolaire. Beaucoup de gens se sentent entendus à travers ce que j’ai vécu », a-t-elle fait savoir.